Les traditions de l'’humanité, ou : la Révélation
primitive de Dieu parmi les païens
, par M.
Henri Luken, 15,25 x 23,5 cm, 739 pages
Ce
volume contient les deux tomes d’une magistrale étude sur les traces plus ou
moins nettes de la
Révélation primitive
dans les religions païennes. Cette notion doit être bien comprise ; par
Révélation primitive, on ne doit pas
entendre une somme d’indications, de notions et d’idées possédées « en
vrac » par l’humanité antique, que le christianisme – ou même la
révélation de Dieu à Abraham – serait venu bouleverser de fond en comble, voire
« révolutionner ». Au commencement, Adam, notre premier Père,
conversait avec Dieu dans le Paradis terrestre ; sa connaissance de Dieu
était telle, qu’il était comme le Dieu de la création, reflétant parfaitement
l’éclat de la gloire du Créateur. L’étendue et la profondeur de sa science
étaient telles, nous disent les Pères de l’Eglise, qu’il possédait la vision
intuitive des essences, de sorte qu’il
nommait
les êtres, c’est-à-dire qu’il percevait avec infaillibilité leur
raisons au sein de l’ordre universel de
la création. Il voyait Dieu en eux, Dieu dont les
vestiges, pour parler comme S. Bonaventure, sont répandus par toute
la création comme autant de
marchepieds
par lesquels l’esprit de l’homme retourne à la Source de toutes choses, Dieu.
Cet
homme-là, lorsqu’il chuta, entraîna la création toute entière à sa suite dans
la déchéance, comme l’enseigne S. Paul. Toutefois, parce qu’Adam était fait à
l’image et ressemblance divine, Dieu
transposa
hors du Paradis terrestre un certain nombre de faits connus d’Adam avant sa
chute, afin que, nonobstant celle-ci, la connaissance salvifique de Dieu puisse
être préservée pour l’essentiel, et que, dans l’attente de la naissance dans la
chair du Messie, l’homme pût être doté des moyens de passer de la terre au
ciel. C’est ainsi que fut transmis à Adam le Culte du vrai Dieu Un et Trois,
dont le premier Patriarche transmis le dépôt à son fils Abel, puis à Seth, qui
lui-même le transmit au sein de la lignée fidèle, jusqu’à ce que Notre-Seigneur
Jésus-Christ naquît. A partir de ce moment,
l’économie
du culte rendu à Dieu changea, parce que la Promesse avait été accomplie.
Toutefois,
l’essence de ce culte ne
varia pas d’un iota ; elle ne le pouvait en aucun cas, puisque Dieu ne
change pas.
Au
fil des siècles, alors que la Tradition (transmission) de la vraie Religion
s’effectuait au sein de la lignée fidèle, les branches qui, peu à peu, se
détachaient du tronc patriarcal orthodoxe, emportaient avec elles divers
éléments du Culte primitif, au risque de leur faire subir des modifications et
des variations qui en altéraient la pureté doctrinale et l’efficacité rituelle.
C’est ainsi que, parallèlement à la préservation du saint dépôt dans le peuple
de Dieu, Israël, le souvenir de la Révélation primitive se maintint tant bien
que mal, obscurci et souvent dégénéré, sous la forme du culte du « Désiré
de toutes les nations »,
Desideratus
cunctis gentibus, comme l’appelle le prophète Aggée (2, 8).
Lorsque
le Fils de Dieu envoya ses disciples évangéliser le monde, tout en proclamant la
doctrine catholique pure et inaltérée (celle-là même que transmettait Adam,
Noé, Moïse, etc.), les Apôtres enseignaient aussi les païens à partir des
vestiges de la
Révélation primitive,
parvenant à la réintégration spectaculaire des nations au sein de cette
Alliance divine dont tous se souvenaient, mais dont ils avaient perdu la Clef –
Notre-Seigneur Jésus-Christ.
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