Rédemption
du genre humain
, annoncée par les traditions
et les croyances religieuses, figurée par les sacrifices de tous les
peuples ; ouvrage qui sert d’appendice aux Soirées de Saint-Petersbourg
,
par l’Abbé H.-J. Schmitt, 273 pages, 15 x 21 cm
L’homme déchu a-t-il pu
se forger une religion, au gré de son ignorance et de ses ténèbres
spirituelles ? C’est l’opinion commune d’une majorité des historiens et
psychologues contemporains que, partout où l’homme s’est répandu sur le globe
terrestre, il s’est forgé des rites, des mythes et des dogmes, au gré de ses
« interrogations », etc. D’autre part, la mentalité traditionaliste
actuelle, prétextant les surprenantes « ouvertures » de
Nostra ætate, ne veut plus voir dans le
fonds païen qu’une masse de mensonges purement diaboliques, dont l’existence
s’oppose à l’essor de la « vraie civilisation » – dont on vante les
« racines chrétiennes » pour mieux masquer le fait que l’on parle en
réalité du libéralisme… Aussi, n’est-il pas inutile de connaître la teneur du
sensus Ecclesiæ sur le sujet, tel que
nous l’ont transmis les Pères et les apologistes traditionnels.
L’illustre rabbin Paul
Drach, dans le deuxième volume de son
Harmonie
de l’Eglise et de la Synagogue, écrit : « Des savants et des
philosophes chrétiens des temps modernes, marchant sur les traces des premiers
Pères, surtout d’Eusèbe qui dans sa Préparation a déployé un si grand luxe
d’érudition, ont développé avec talent et bonheur l’identité plus ou moins
prononcée des divers systèmes païens et de la véritable révélation. Ils ont
démontré de la manière la plus invincible que les diverses croyances
religieuses et les notions métaphy
siques
des peuples anciens peuvent et doivent être ramenées vers une source commune,
renseignement dont Dieu même est l’auteur. » (p. 234)
Le présent ouvrage est une magnifique synthèse sur
le sujet. « Ce savant et modeste ecclésiastique, chapelain à Lohr, en
Bavière, relate P. Drach, a publié en 1826 un livre allemand qui a obtenu un
succès immense dans toute l’Europe. Le titre de cet ouvrage, traduit
littéralement, est : « Idée fondamentale du mythe, ou Traces de la
doctrine de la rédemption divinement révélée dans les traditions et les
documents des plus anciens peuples ; essai ayant pour objet de ramener à
une révélation primitive le mythe et les mystères des païens. Avec un appendice
de la signification plus intime des sacrifices du paganisme. » (
Ibid., p. 235)
Le titre originel est un
véritable programme, qui montre que, si le dépôt de la
Révélation primitive a été confié de façon inaliénable au peuple
d’Israël, les bribes et les vestiges de cette religion patriarcale – le
catholicisme – n’ont jamais été entièrement éteints, ni dénaturés par l’ennemi
des âmes au point d’être
univoquement
contraires à la Vérité. Puissent ces pages amener tout homme « assis dans
les ténèbres de l’ombre de la mort » à la Lumière du Verbe éternel !
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